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Pourquoi parler de l'essentiel
quand il est si amusant de parler des devoirs ?

(Philippe Perrenoud, 1990)

 

"Finirai-je par m’y faire ? Comme sociologue de l’éducation, je devrais être habitué à voir l’école foncer tête baissée dans des débats sans issue. Pourtant, j’ai parfois du mal à conserver ma sérénité. Je vois trop la face cachée des choses : encore une fois, un dialogue de sourds risque fort de détourner les interlocuteurs de l’essentiel et de les laisser aigris et fatigués, peu disponibles pour parler sérieusement d’autre chose pendant un bon bout de temps.

Les devoirs ne sont pas sans importance dans la vie des élèves, des parents, des enseignants : il est évident au contraire qu’ils comptent passablement dans la journée de nombre d’écoliers et le climat de beaucoup de familles. Je ne dis pas que tout va bien, qu’il ne faut rien changer. Il est sûr qu’on peut rêver de devoirs plus intelligents, équilibrés, intéressants, utiles, différenciés…

Mon désaccord est ailleurs : espérer progresser en détachant le thème des devoirs de l’ensemble du débat pédagogique est un non sens."

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